Y-a-t-il un médecin dans l'immeuble ? Dessin de Frédéric Deligne

Reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur. © Frédéric Deligne

L’exemple des zonages déficitaires en médecins généralistes en France et plus spécifiquement en Île-de-France

Intervention de Catherine Mangeney, Chargée d’étude senior à l’Observatoire Régional de Santé Ile-de-France, Doctorante, direction Julie Vallée

Séminaire PARIS, 19 novembre, Campus de Condorcet, Bâtiment de recherche Sud, salle 1.122 – 9h30 – 12h00

Avec la crise économique des années 70 et la remise en cause de l’Etat providence en France, un processus de territorialisation des politiques publiques s’est engagé dans tous les domaines. Le local est devenu le lieu de gestion et de résolution des problèmes publics. Les maillages territoriaux se sont multipliés. Certains ciblent des zones spécifiques au sein desquelles des aides publiques sont concentrées.
Le zonage médecin, institué en 2005 et ayant été déjà révisé à deux reprises, est un de ces zonages d’intervention. Il cible les territoires identifiés comme les plus en difficultés en termes d’accessibilité spatiale aux médecins généralistes.
Ma thèse a pour objectif de questionner la méthodologie de zonage actuelle : permet-elle de cibler l’action publique sur des espaces adaptés aux enjeux ayant motivé la mise en place de l’action publique ?
Pour ce faire, je questionne la méthode de zonage et les paramètres du modèle au prisme des enjeux et contraintes politiques, juridiques, éthiques et pragmatiques dans lesquels s’insère l’outil de politique publique qu’est le zonage médecin et que je m’attache à expliciter. A partir du cas francilien, je voudrais ensuite estimer l’impact d’évolutions méthodologiques sur la géographie du manque, impacts considérés en termes géographiques et populationnels. Enfin, je voudrais interroger la pertinence de faire coïncider secteurs où les populations présentent un déficit d’accès aux soins et secteurs où inciter les professionnels de santé à s’installer ou à maintenir leur activité.