Équipe CRIA

Créée dans les années 1980 par des collègues mobilisés par des recherches sur les espaces industriels et leurs aménagements, l’équipe CRIA a ensuite étendu ses objets de recherche en interrogeant plus globalement l’impact des mutations productives, notamment des réseaux, sur les territoires. L’urbanisme et l’aménagement en sont progressivement devenus l’objet principal, avec une attention particulière mais non exclusive à leur dimension réticulaire.

L’équipe est aujourd’hui marquée par les origines disciplinaires variées de ses membres : urbanisme, économie, géographie, sociologie, architecture, ingénierie. Cette pluri- voire inter-disciplinarité constitue l’un de ses atouts, compte tenu de la complexité et de l’intrication des problématiques urbaines et territoriales contemporaines et de leur traduction en termes d’urbanisme et d’aménagement.

L’équipe est aussi marquée par l’importance de ses relations avec les acteurs, publics ou privés, de la production et de la gestion des villes et plus généralement des territoires.

Elle organise ses travaux au sein de la thématique « Produire et gérer la ville : acteurs, outils et matérialités urbaines », selon quatre axes de recherche :

  • Réseaux, infrastructures, et territoires
  • Aménagement et métabolisme territorial
  • De la planification à la production de l’espace bâti : acteurs, outils et pratiques de l’urbanisme
  • Développement territorial et actions d’aménagement

Thématique

Produire et gérer la ville : acteurs, outils et matérialités urbaines

Les travaux de l’équipe CRIA privilégient une approche de la production en urbanisme et aménagement, entendue comme une chaîne d’actions collectives et organisées relevant de différents secteurs (habitat, activités économiques, services…) et concourant à la transformation de l’espace, des territoires et des milieux de vie. Ils s’intéressent aussi, en retour, aux effets de cette transformation.

Les actions étudiées incluent divers types de stratégies : la planification urbaine, les stratégies foncières, l’urbanisme opérationnel, les politiques de gestion, les projets urbains, les projets de développement territorial, la production des réseaux d’infrastructures techniques et de transport. Ceci passe aussi par un travail sur les cadres théoriques et les notions mobilisées par l’urbanisme et l’aménagement, qu’ils soient considérés comme champ de recherche ou domaine d’action.

Les recherches portent ainsi d’une part sur les caractéristiques des acteurs, les différents types de ressources (économiques, sociales, politiques, écosystémiques) dont ils disposent, les objectifs qu’ils poursuivent, les valeurs qui les animent, les groupes sociaux ciblés par leurs actions et les instruments qu’ils mobilisent. Les formes de partenariat, de collaboration et de négociation, de même que les rapports de force, les tensions voire les contradictions entre les stratégies des acteurs (publics et privés), font l’objet d’un intérêt spécifique. L’enjeu est de saisir les effets des processus, des modes de faire et des relations entre acteurs sur le contenu concret des politiques et des projets.

Elles portent d’autre part sur la matérialité de la production en urbanisme et aménagement. Il s’agit d’appréhender l’évolution des modes et des formes d’occupation des territoires, entre échelle locale et européenne, celles des réseaux et structures techniques qui en assurent le fonctionnement (eau, énergie, transport, numérique,…), comme des milieux dans lesquels ils s’inscrivent. L’enjeu est de saisir le double processus de concentration et de dispersion des différentes fonctions dans l’espace, de disjonction et/ou d’interdépendance entre territoires à travers leurs échanges, notamment dans le cadre d’une approche par leur métabolisme territorial.

Ces travaux s’inscrivent dans des problématiques marquées par le renouvellement des acteurs de l’urbanisme et de l’aménagement et de leurs relations, les mutations politiques et économiques et les changements de l’environnement, local comme planétaire. Ils portent sur des espaces très variés, des territoires métropolitains en croissance aux territoires en crise (villes en décroissance, quartiers dits « sensibles », etc.), en passant par les espaces infrastructurels (portuaires, ferroviaires). Les échelles considérées sont celles des périmètres de l’action ou du projet et peuvent correspondre à l’agglomération comme au quartier ou au simple îlot. Les travaux sont conduits dans des aires culturelles diversifiées ; en sus de l’Europe, une expertise particulière concerne les dynamiques urbaines d’Amérique du Nord (États-Unis, Canada) et d’Asie du Nord-est (Japon, Chine, Hong Kong).

Quatre entrées structurent les travaux :

Réseaux, infrastructures, et territoires
Il s’agit ici d’examiner les jeux entre les acteurs (publics et privés) des réseaux à différentes échelles (locale, nationale et internationale). Dans cette perspective nous nous intéressons aux stratégies territoriales (évaluation, planification, financement, modes de gestion) relatives aux réseaux et à leurs transformations notamment d’un point de vue physique à travers les infrastructures. Une attention particulière est portée à la crise de légitimité des grandes infrastructures débattues dans des contextes variés. De plus, la prise en compte des hauts-lieux de ces réseaux, comme interfaces territoriales (gares, ports, aéroports, centres logistiques, data center) permet de questionner leur aménagement dans un contexte généralisé de décentralisation (hétérogénéité de l’action publique) et de libéralisation (pénétration croissante du secteur privé) modifiant leurs modalités de planification. Il s’agit aussi d’intégrer dans ces travaux le développement des technologies de l’information et de la communication, notamment l’effet de l’usage du numérique dans la gestion des réseaux et la fabrique de la ville.

Aménagement et métabolisme territorial
Il s’agit ici d’aborder les dynamiques urbaines à partir de leur dimension matérielle en mobilisant le champ interdisciplinaire de l’écologie territoriale et d’analyser les flux matériels et énergétiques caractéristiques de la ville et de ses relations avec d’autres territoires, comme des interactions sociétés-biosphère, flux dont la circulation est largement organisée par les réseaux. Les recherches portent sur les inflexions voire les mutations du métabolisme territorial dans une dimension à la fois spatiale et temporelle, sur la reconfiguration des réseaux qui y est associée, sur la réorganisation des acteurs et les logiques territoriales qu’elles engendrent ou qui en sont à l’origine, sur l’émergence d’autres figures de relations et d’échanges qui questionnent la pratique de l’aménagement et la gestion de l’espace.

De la planification à la production de l’espace bâti : acteurs, outils et pratiques de l’urbanisme
Les travaux se focalisent ici à la fois sur les référentiels d’action, les stratégies des acteurs (politiques et techniques), leurs modes d’action (instruments, outils et dispositifs), et le contenu matériel de la production bâtie (habitat, activités, espaces infrastructurels). Il s’agit d’analyser les différentes démarches qui permettent aux acteurs publics et privés de transformer les espaces. Une attention particulière est portée à la production de logements et à l’immobilier. L’observation des dispositifs techniques de production de l’urbain (planification réglementaire, montages opérationnels, circuits de financement) constitue une méthode privilégiée pour analyser les stratégies d’acteurs, leurs interactions et leurs conséquences sur les transformations de l’espace.

Développement territorial et actions d’aménagement
Les travaux menés visent à explorer la manière dont les démarches de développement territorial sont établies et les effets qu’elles produisent sur les acteurs et sur les territoires. Qu’ils soient impulsés d’en haut ou d’en bas, il s’agit d’analyser la manière dont sont appréhendés les territoires (catégories, concepts, outils) et sont produits les cadres (discours, concepts, politiques, actions, outils) des démarches de développement territorial à différentes échelles. L’attention est également portée sur les interactions entre les cadres produits et la manière dont ils sont incorporés et transformés au moment de la mise en œuvre de ces démarches ; voire, dont les cadres en question sont interrogés par la confrontation à la diversité des acteurs à différentes échelles et/ou aux caractéristiques mêmes des territoires concernés par les démarches de développement territorial.

Développement urbain en Chine. Centre ville de Guangzhou, Chine. Août 2018 © Cinzia Losavio.

Les programmes scientifiques récents des membres de l’équipe

Vente de logements sociaux en Île-de-France (VIF) – Les organismes Hlm et leurs locataires face au marché immobilier francilien

Dates : 2020 - 2023

La vente de logements sociaux est un dispositif promu par les acteurs publics depuis les années 1980 pour renouveler les parcours résidentiels des ménages et contribuer au financement de la production Hlm. Le projet analyse les parcours et aspirations de ménages occupant des immeubles mis en vente et évalue les façons dont la vente modifie la production et la gestion du logement social.

Financing Clean Air

Dates : 2019 - 2023

Le projet Financing Clean Air réunit des chercheurs d'Europe et de Chine afin d'étudier comment des mécanismes de “Land Value Capture” (LVC) peuvent être mobilisés pour améliorer de la qualité de l'air dans les environnements urbains. Le projet s'intéresse plus particulièrement à l'impact des transports et du logement, notamment du chauffage domestique, sur la qualité de l'air.

CybergeoNet

Dates : 2020 - 2021

En partant du vocabulaire spécialisé de la géographie, le projet met au point un protocole éditorial de traduc-tion adaptable à d’autres disciplines des sciences humaines et sociales. Il s’agit de systématiser des actions dé-jà expérimentées (pour promouvoir la traduction des métadonnées (anglais, espagnol, chinois), élaborer des in-dex plurilingues…) qui seront partagées avec d'autres revues en accès ouvert.

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