La 32e édition du Festival International de Géographie se déroulera à Saint-Dié-des-Vosges du 1er au 3 octobre 2021. Le Festival s’articulera cette année autour du thème « Corps », et d’un territoire invité : l’Europe.

Corps

Choisir le thème du « Corps », c’est rappeler l’importance des corps dans les rapports individuels et collectifs aux espaces géographiques que nous pratiquons. La question du corps en géographie, c’est aussi celle des pratiques sportives ou culturelles, de l’alimentation, de l’hygiène, et – ce que le coronavirus rend impossible à oublier – de la santé, avec la distanciation des corps imposée par les mesures sanitaires ou l’effacement des corps dans l’espace public lors des périodes de confinement. La place des corps dans les espaces numériques fera également partie des questions soulevées lors du festival.

Europe

A quelques semaines de la présidence française de l’UE et quelques mois après le Brexit, le FIG invite l’Europe… ou plutôt les Europes ! Car ce continent est à géométrie variable : faut-il encore y inclure la Grande-Bretagne ? S’étend-il jusqu’à la Russie ou la Turquie ? Bref l’Europe est un sujet aussi vaste que le continent sur lequel elle s’est construite ! Chercher des réponses à ces questions, c’est interroger à la fois les moteurs économiques, politiques, démographiques ou sociaux de la construction européenne, ainsi que l’avenir de ce territoire. On l’appelle le Vieux Continent, mais il ne cesse d’évoluer face à la crise sanitaire, aux risques écologiques, à la nouvelle donne de la géopolitique mondiale, sans oublier le vieillissement de la population. L’Europe n’est pas morte, vive l’Europe !

Plus de 150 événements seront organisés sur trois jours dans tout Saint-Dié et dans certaines villes voisines, sous différents formats :

  • tables rondes, conférences plénières, cafés géo et présentations de thèse, etc. ;
  • ateliers ;
  • sorties de terrain à Saint-Dié ou aux alentours.

Le public du festival est composé à la fois de chercheur·ses confirmé·es et d’autres encore en herbe, d’étudiant·es et d’élèves de tous niveaux, d’habitant·es de la région et de passionné·es de géographie venu·es de loin, ou encore d’enseignant·es du secondaire en recherche d’outils et de contenus pédagogiques.

Plusieurs membres de Géographie-cités interviendront lors de cette édition : Dominique Rivière, professeur, Natacha Aveline, Directrice de recherche, Camille Schmoll, directrice d’études de l’EHESS, Marion Maisonobe, chercheuse au CNRS, Thomas Pfirsch, maître de conférences HDR à l’université Polytechnique Hauts de France (UPHF), ainsi que deux doctorants : Clément Nicolle et Milan Bonté et un associé Etienne Toureille qui sont membres du comité d’appui et de conseil à la programmation.

Voici les thèmes sur lesquels ils interviendront.

Télécharger le pre-programme du FIG 2021

Samedi 2 octobre

TABLE RONDE
13h30 à 15h – Espace Georges-Sadoul

L’air de la ville rend-il libre ?

Avec Karine Duplan, maitresse-assistante en géographie,
Colin Giraud, maître de conférences en sociologie à l’Université Paris Ouest-Nanterre La Défense et Clément Nicolle, doctorant en géographie, animé par Antoine Le Blanc, professeur

On les dit plus divers, plus anonymes, et donc plus tolérants face à la diversité, par exemple en ce qui concerne l’orientation sexuelle : les espaces urbains sont-ils vraiment plus épanouissants que les espaces ruraux ? Géographes et sociologues se sont intéressé·es aux trajectoires qui, dans ces territoires, vérifient ou contredisent les clichés.

TABLE RONDE 9h à 10h30 – Cinéma Empire

Les territoires oubliés de l’Europe

Avec Simon Edelblutte, professeur des Universités, Université de Lorraine et Dominique Rivière, professeure de géographie

En géographie, on les appelle plutôt des marges. Quelles sont les difficultés spécifiques à ces territoires enclavés, ou éloignés de la mégalopole européenne et des grandes métropoles connectées aux réseaux d’échanges internationaux ? Identifier ces faiblesses permettra d’améliorer les politiques de cohésion territoriale, qui s’efforcent depuis déjà plusieurs décennies de réparer les inégalités dans l’UE.

Dimanche 3 octobre

TABLE RONDE
9h30 à 11h – Cinéma Empire

Pourquoi l’éternelle question des limites de l’Europe est-elle si importante ?

Avec Michel Foucher, géographe et ancien ambassadeur et Etienne Toureille, chercheur associé au laboratoire Géographie-cités et maître de conférence à Rouen

La question des limites de l’Europe de l’Union est posée depuis longtemps sans trouver de réponse autre qu’une extension continue. La divergence des conceptions et des intérêts des États membres l’explique en partie ainsi que l’influence des États-Unis et la contre-influence de la Russie sur son ancienne zone d’influence. S’agit-il d’un problème « géographique » ou bien d’un sujet politique ? Comment repenser l’articulation entre l’Union européenne et le continent ?

TABLE RONDE
9h15 à 10h45 – IUT

Numérique, cyberdéfense, sciences : les nouveaux fondements de la construction européenne ?

Avec Amael Cattaruzza, professeur, Kevin Limonier, maître de conférences, directeur adjoint du centre Goede et Marion Maisonobe, chercheuse au CNRS en géographie

A l’heure du soft power et alors que ses concurrents déploient leur influence dans le monde entier en s’appuyant sur des géants du numérique, sur des projets scientifiques ou sur le rayonnement de leurs universités et de leurs institutions culturelles, l’Europe n’est pas sans atouts. Reste à voir comment articuler les stratégies nationales pour faire émerger les coopérations qui permettront le rayonnement et l’autonomie du continent.

Dimanche 3 octobre

TABLE RONDE
11h15 à 12h45 – Espace Georges-Sadoul
CORPS INDÉSIRABLES, CORPS INVISIBLES ?
avec Milan Bonté, Doctorant en géographie, Laura Bouillette, Doctorante en géographie, laboratoire
Migrinter, Muriel Froment-Meurice, Géographe, Enseignante-Chercheure, animée par Nicolas Szende, étudiant, département de sciences sociales
Un banc équipé d’accoudoirs, un perron hérissé de piques, des interdictions… Dans l’espace public, de nombreux dispositifs ont pour conséquence de renvoyer les corps des plus précaires ou des personnes qui défient les normes aux marges de l’espace commun. Dès lors, quelles sont les stratégies de ces personnes pour trouver leur place ? Se fondre dans le paysage, chercher à s’imposer, jouer avec le flou de

TABLE RONDE
11h30 à 13h – IUT
LES MOBILITÉS FONT-ELLES L’EUROPE ?
avec Antoine Godbert, Vice président Mouvement Européen France, Thomas Pfirsch, Maître de conférences en géographie, Manuela Martini, animée par Camille Schmoll, Géographe, Directrice d’études Bien sûr, il y a Erasmus, qui permet à la jeunesse européenne de découvrir le continent. Il y a aussi Schengen, espace de libre circulation. Mais il faut ajouter à ces dispositifs emblématiques mille formes de mobilités : touristiques, transfrontalières, etc., sans oublier l’installation de personnes dans un autre pays européen que celui où elles sont nées. Ces migrations permettent-elles à l’UE de gagner en cohésion ?

TABLE RONDE
13h30 à 15h – Temple
LES VILLES EUROPÉENNES À L’HEURE DES MÉTROPOLES MONDIALES
avec Natacha Aveline, Directrice de recherche au Laboratoire Géographie-Cités, Guy Baudelle, Géographe, Professeur d’aménagement de l’espace-Urbanisme, chaire européenne Jean Monnet, UMR ESO CNRS, Lydia Coudroy De Lille, Géographe animée par Céline Rozenblat, Géographe
Les villes ont un rôle important à jouer dans une Europe en recomposition, car elles offrent leur trame connectée au projet européen. Elles en concrétiseront la cohérence, en tension entre forces globales et locales. Les forces globales renforcent la financiarisation des marchés immobiliers et des services urbains. Les milieux urbains stimulent aussi les interactions sociales qui soutiennent les innovations technologiques. Les forces locales soutiennent l’attention au bien-être, à la transition écologique et à la sécurité. Les gouvernements des villes peuvent choisir d’évoluer vers le modèle des « smart cities », au risque de menacer les libertés individuelles. Comment concilier ces deux niveaux, et atténuer les fractures qui accroissent les inégalités à l’intérieur et entre les villes ?