Migrant économique ou réfugié, migrant contraint ou migrant volontaire, migrante autonome ou migrante accompagnée : depuis de longues années, le fossé ne cesse de se creuser entre les usages médiatiques et politiques de telles oppositions et leur absence de fondement, tel que constaté et documenté par les travaux des chercheuses et des chercheurs. C’est ce décalage insupportable qui a conduit la géographe Camille Schmoll, membre du laboratoire Géographie-cités, à lancer avec Hélène Thiollet et Virginie Guiraudon le GIEM, un groupe international d’expert des migrations conçu sur le modèle du GIEC et dont l’objectif est de faire reconnaitre et partager plus largement une réalité trop souvent occultée dans des espaces publics qui instrumentalisent la question. Cette réalité complexe, que seule la recherche au long cours, permet de révéler, Camille Schmoll en propose aujourd’hui une version, à propos des femmes qui ont fait et font l’expérience de la méditerranée comme frontière. Elle est cette semaine l’invitée de La Suite dans les Idées.