Le philosophe Jean-Marc Besse présente son livre Habitar à l’UNSAM (Argentine)

Dans le cadre de la présentation de son livre Habitar, le philosophe et historien français donnera une conférence le 17 mai : Voir le monde comme un paysage (XVIe et XVIIe siècles).

mardi 17 mai, de 18h00 à 20h00
Edificio Volta (Av. Pte. Roque Sáenz Peña 832, 4e étage, Aula 402)
Contact : humanidades@unsam.edu.ar

L’événement est organisé par le Laboratoire de recherche en sciences humaines de la Faculté des sciences humaines avec le soutien du Centre franco-argentin et de l’Institut français. La présentation est organisée par l’université nationale de San Martín (Universidad Nacional de General San Martín ou UNSAM) avec le soutien du Centre franco-argentin des Hautes Études en Sciences Sociales de l’Université de Buenos Aires (CFA) et de l’Institut Français (IF). Avec la participation d’Andrés Vélez Posada, docteur en histoire (EHESS, Paris), l’un des traducteurs du livre.

Jean-Marc Besse est directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche au CNRS (UMR 8504 – Géographie-cités), philosophe et spécialiste de l’histoire des représentations géographiques. Il mène des recherches épistémologiques, historiques et anthropologiques sur la géographie et les formes de représentation de l’espace et du paysage à l’époque moderne et contemporaine. Il a publié : Voir la Terre. Six essais sur le paysage et la géographie (2000), Face au monde. Atlas, jardins, géoramas (2003), Le goût du monde. Exercices de paysage (2009), L’ombre des choses. On landscape and geography (2010), La nécessité du paysage (2018), entre autres.

Habiter

Notre monde est dans un état de délabrement. Les catastrophes écologiques et économiques, c’est-à-dire humaines, sont partout : les bouleversements climatiques, le déclin terrifiant de la biodiversité végétale et animale, les multiples formes de pollution et la dégradation de ce que nous osons encore appeler les « éléments naturels ». Mais aussi, et surtout, l’accroissement alarmant des inégalités sociales et urbaines, la désinvolture, voire le cynisme conscient de certains dirigeants de grands États : nous sommes plongés dans le trouble. Est-il encore possible d’habiter ce monde ? Mais où ? Comment ? Nous avons besoin de nouveaux mondes, car les cadres traditionnels de notre existence nous éloignent brutalement.
Aujourd’hui, nous devons redécouvrir le sens du verbe « habiter ». Pour ce faire, nous devons décrire soigneusement les gestes, les décisions, les habitudes, les lieux, les moments et les souvenirs à travers lesquels nous avons le sentiment d’habiter le monde et que le monde nous appartient. Nous sommes obligés de redécouvrir, ou de défendre, ce sens du monde qui coïncide avec le sens de l’habiter. Il s’agit de reconnaître la noblesse des lieux que nous habitons tels que nous les habitons. C’est pourquoi il est nécessaire de les approcher afin d’établir, comme le disait Jean Giono, une « fréquentation amicale ». Nous ne pouvons pas vivre sans l’amitié des lieux, sans cette sympathie ou cette amabilité qui nous permet d’être en eux, mais aussi de résonner avec eux.

Commander Jean-Marc Besse. Habitar. Co-publication avec Ediciones USTA et Editorial de la Universidad de Guadalajara. Coll. Humanités, 256 p.
13 x 19 cm, 2019.