couvertureCe livre aborde les questions LGBTQ en relation avec une variété de domaines d’études, notamment le droit et la politique, la mobilité et la migration, les enfants et la famille, le bien-être social et l’identité, les paysages visibles et invisibles, l’enseignement et l’instruction, les parades, les arts et la cartographie.Diverses méthodes de recherche sont utilisées pour explorer les identités, les communautés, les réseaux et les paysages, qui peuvent tous être utilisés dans des recherches ultérieures et dans l’enseignement en classe, à des niveaux disciplinaires et interdisciplinaires. Le contenu devrait stimuler de futures recherches pionnières dans les milieux ruraux et urbains sur les politiques LGBTQ existantes et proposées, la cartographie individuelle et de groupe, les espaces visibles et invisibles, et la construction d’espaces publics et privés. Grâce à ses méthodologies et à ses riches bibliographies, ce livre constitue également une riche source pour les futures recherches comparatives des chercheurs travaillant dans le domaine du travail social, des ONG et des politiques publiques, ainsi que dans celui des réseaux et du développement communautaires.

Le livre est structuré en cinq parties thématiques :

  • faire connaître les questions LGBTQ ;
  • stimuler la production de connaissances ;
  • rendre visibles les lieux et espaces LGBTQ ;
  • résister à l’oppression et à la violence ;
  • construire une communauté et des perspectives LGBTQ.

Chaque partie rassemble différentes façons de penser qui élargissent l’analyse géographique existante, ainsi que les géographies queer et les études LGBTQ.

Commander M. Blidon, S. D. Brunn. Mapping LGBTQ Spaces and Places: A Changing World. Springer Cham, 2022, Springer Cham 777 p.

Tout le quartier devient gay ! Réflexions sur les effets des applis de rencontre géolocalisées sur la pratique et la perception de l’espace urbain des hommes gays dans les grandes villes françaises (pp 147-164).

Rédigé par Clément Nicolle (doctorant en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / UMR 8504 Géographie-cités, ce chapitre s’intéresse aux effets des applications de rencontre gay sur les spatialités queer dans les grandes villes. Les applications telles que Grindr, Scruff et Hornet reconfigurent fortement les spatialités gay, en déportant la visibilité de l’homosexualité de ses centres historiques et en permettant aux hommes homo-bisexuels de se rencontrer en théorie partout dans l’espace urbain. Sur la base d’une étude menée en France, cet article montre que les applications de rencontre complexifient les spatialités homosexuelles urbaines en liant plus étroitement les espaces de vie quotidienne et les espaces de rencontre, sans faire disparaître les centralités communautaires historiques. Ces applications réduisent, sans les faire disparaître, la force des injonctions hétéronormatives subies dans les espaces fréquentés au quotidien. Enfin, les données sur la mobilité pour les rencontres montrent que celles-ci n’ont pas lieu partout, en raison de multiples stratégies d’évitement des espaces considérés comme risqués ou dangereux.

Lire Nicolle, C. (2022). “The Whole Neighbourhood Is Becoming Gay!” Reflections on the Effects of Geolocated Dating Apps on the Practice and Perception of the Urban Space of Gay Men in Major French Cities. In: Blidon, M., Brunn, S.D. (eds) Mapping LGBTQ Spaces and Places. Springer, Cham.

Genre, violence et espaces publics en France et au Royaume-Uni : Contributions des études trans aux géographies féministes (pp 517-537)

Ce chapitre est écrit par Milan Bonté (doctorant en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / UMR 8504 Géographie-cités, Paris, France). Les expériences trans permettent de mettre en évidence les processus de socialisation genrée des usages et des représentations des espaces publics. En changeant de genre dans leur vie, les personnes transgenres passent par un processus de resocialisation à de nouvelles pratiques et représentations des espaces publics. Pour commencer, les expériences des personnes qui changent de genre dans leur vie permettent de mieux comprendre le rôle de la violence – ou de l’absence de violence – dans les socialisations des femmes et des hommes dans les espaces publics. Interroger la manière dont les personnes trans changent les pratiques, les stratégies et les représentations des espaces publics lors de leur changement de genre permet de mettre en lumière des mécanismes de socialisation secondaires habituellement invisibles. La violence masculine qui s’abat brutalement sur les femmes trans au début de leur transition contribue à leur montrer qu’elles n’ont pas leur place dans les espaces publics. En revanche, la disparition progressive de la violence masculine dans les expériences des hommes trans dans les espaces publics conduit à une lente disparition des peurs urbaines genrées. Ensuite, la distinction lors des transitions de genre entre une socialisation dominante et celle des groupes minoritaires, à la lumière des rapports sociaux de race et de classe notamment, permet de mettre en évidence le rôle de la violence dans la minorisation de certains groupes sociaux dans les espaces publics. Cette socialisation par la violence a, enfin, des conséquences importantes sur les représentations des espaces publics comme un archipel de lieux sûrs et non sûrs. Dans ce chapitre, je cherche à montrer les apports potentiels de l’étude des expériences trans dans la compréhension des dynamiques de genre des espaces publics.

Commander Milan Bonté. Gender, Violence and Public Spaces in France and the United Kingdom: Contributions by Trans Studies to Feminist Geographies. Blidon Marianne, Brunn Stanley D. Mapping LGBTQ Spaces and Places. A Changing World, Springer, 2022, 978-3-031-03791-7. ⟨10.1007/978-3-031-03792-4⟩. ⟨hal-03777493⟩