Activer la DImension TErritoriale de la crise Sanitaire

Séminaire international,  Beyrouth,  les 10 et 11 octobre 2023

Beyrouth

© N. Cattan / Géographie-cités

Le séminaire international du projet ANR-Action Liban « DITES – Activer la DImension TErritorial de la crise Sanitaire » s’est déroulé à Beyrouth les 10 et 11 octobre 2023 (programme du séminaire). Il a réuni au total une cinquantaine de personnes – enseignant.es-chercheur.es, doctorant.es, post-doctorant.es ainsi qu’un public plus large.

Les membres de Géographie-cités et leurs partenaires français et libanais.

Les membres de Géographie-cités et leurs partenaires français et libanais. © Nadine Sleiman / Université Libanaise

La première journée du séminaire a permis de présenter les objectifs et les principaux résultats des recherches effectuées (Le projet DITES en quelques mots).

La seconde journée, mercredi 11 octobre, a réuni des collègues de plusieurs universités au Liban ainsi que des membres d’associations ou de réseaux de collectivités, géographes, urbanistes, architectes et cinéastes. Leurs présentations ont abordé le territoire beyrouthin par divers aspects majeurs comme la financiarisation de l’immobilier, les crises du territoire, le désastre territorial et ses principaux acteurs, les mises en réseaux locales et internationales, la géopolitique et le cinéma.
Ces présentations ont permis de saisir les dynamiques urbaines et territoriales qui façonnent aujourd’hui le paysage beyrouthin. Elle a également conduit le public, spécialiste ou non, à porter un regard renouvelé sur une ville traversée par différentes crises.

Le séminaire international DITES a été l’occasion d’une rencontre stimulante avec un grand nombre de collègues libanais.es dont les recherches croisent nos thématiques et nos centres d’intérêt. Nous souhaitons prolonger cette coopération en initiant de nouveaux projets en commun.

Le projet DITES en quelques mots

Le projet DITES questionne la notion de résilience au Liban face aux différentes crises. L’originalité de ce projet est d’aborder cette question dans une approche territoriale relationnelle.

Pourquoi ? Parce que l’hypothèse forte de la recherche est que les facteurs de risques liés à une crise dépendent moins du contexte local et territorial que de l’intensité des liens entre les territoires.

L’objectif majeur du projet est de proposer des modalités de gouvernance des territoires qui intègrent toutes les échelles administratives. Pour cela il s’est agi de mettre en évidence les systèmes territoriaux qui ont continué à fonctionner durant et après la période de crise sanitaire.
En mettant en évidence les systèmes territoriaux, ce projet a pour ambition d’apporter une réponse territorialisée qui permettrait d’améliorer la réactivité des autorités et des acteurs publics face aux crises, et de rapprocher la prise de décision, au plus près des populations concernées.

Pour cela, trois axes de recherches ont été développés :

– Le premier se base sur l’analyse des politiques publiques pour comprendre les complémentarités des différents niveaux de compétences en temps de crise ainsi que les retours d’expériences des acteurs publics et privés, avec des entretiens approfondis sur le terrain (pris en charge par l’équipe de l’Université Libanaise, Faculté des Beaux-Arts et d’Architecture)
– Le 2e développe une étude des mobilités des populations en lien avec les risques épidémiologiques, pour identifier des systèmes territoriaux de gouvernance (pris en charge par l’UMR Géographie-cités)
– Le 3e déploie un recensement des pratiques ordinaires des acteurs du quotidien pour comprendre les interconnexions qui se sont mises en place durant cette période de crise (pris en charge par l’UMR AUSser)

Pour répondre à ces questions, le projet a déployé trois matériaux inédits :

– Le recensement des stratégies et des politiques publiques pour saisir les niveaux de gouvernance et la répartition des compétences en période de crise.

Analyse des différents niveaux de compétences en temps de crise.

Analyse des différents niveaux de compétences en temps de crise.

– Des statistiques de populations et de mobilités fournies par META Facebook Data for Good, qui renseigne sur le nombre d’utilisateurs présents toutes les 8 heures dans chacune des municipalités libanaises, cela représente environ 200 000 personnes (dans un pays qui n’a pas de recensement depuis presque une décennie cela est une gageure).
Des statistiques des taux de Covid entre 2020 et 2022 fournies par le Ministère de la Santé au Liban.

Populations et mobilités (source : META Facebook Data for Good) et taux de Covid entre 2020 et 2022 (source : Ministère de la Santé au Liban).

Populations et mobilités (source : META Facebook Data for Good) et taux de Covid entre 2020 et 2022 (source : Ministère de la Santé au Liban).

– Des enquêtes de terrains dans trois localités New Sehaily, Damour et Beqaata pour recueillir les pratiques ordinaires et extraordinaires ainsi que les mobilités des populations et des commerçants durant la crise.

Pratiques et mobilités des populations et des commerçants durant la crise à New Sehaily, Damour et Beqaata.

Pratiques et mobilités des populations et des commerçants durant la crise à New Sehaily, Damour et Beqaata.