Le prochaine séminaire de l’équipe PARIS de l’UMR Géographie-cités aura lieu le
20 janvier 2023
9h30-12h30
Centre de colloques, salle 3.03
Campus Condorcet

9h30 : Les terrains d’ « H2020 ». Localisation de la recherche et inégalités épistémiques dans les financements sur projet
Mégane Fernandez, Doctorante, Géographie-cités

Les dernières années ont vu la multiplication des appels à décoloniser la science. Ces réflexions et revendications posent notamment la question de qui produit la connaissance scientifique sur qui et surtout d’où l’on produit la connaissance scientifique sur où. L’histoire des sciences est en effet marquée par une inégale division internationale du travail scientifique avec schématiquement une science dirigée et théorisée depuis les Nords et menée dans les Nords et les Suds. Dans ce contexte, l’objectif de ma thèse est d’étudier les logiques de localisation des terrains de la recherche européenne sur projet et d’analyser les rapports de pouvoir qui y participent et peuvent en découler.
Les données mobilisées portent sur le programme européen pour la recherche et le développement « Horizon 2020 » (2014-2020), surnommé « H2020 ». Ma recherche s’inscrit dans le champ de la géographie des sciences et de la scientométrie spatiale. D’un point de vue méthodologique je m’appuie sur l’identification des espaces étudiés mentionnés dans les titres et objectifs des projets grâce à des outils de reconnaissance des entités nommées spatiales sur R et sur l’analyse statistique, de réseau et cartographique des données ainsi produites. Cela consiste notamment à repérer les espaces sur-étudiés et sous-étudiés par les sciences de terrain, identifier des flux de terrain et analyser les dynamiques de collaborations internationales autour des recherches localisées.
La question du choix du terrain est donc articulée à des enjeux politiques et approchée dans un premier temps par les structures, ici économiques et politiques, qui orientent la localisation de la recherche et dans un second temps au niveau individuel grâce à une campagne d’entretiens encore à mener auprès de chercheurs et chercheuses impliqué·es dans ces projets.

Les communes nouvelles créées entre 2012 et le 1. janvier 2022

10h30 Les communes nouvelles françaises : des communes comme les autres ?
Gabriel Bideau, Doctorant, Géographie-cités

Depuis 2010, les communes qui le souhaitent peuvent fusionner en utilisant un nouveau statut, celui de « commune nouvelle ». Il faut attendre 2012 pour que la première soit créée et 2015 pour qu’on dépasse la vingtaine. Depuis, quelques 2 500 communes se sont regroupées dans un peu moins de 800 communes nouvelles, dans un mouvement assez rythmé dans les années 2015-2018, bien moins fort aujourd’hui. Ces fusions font de cette période l’une des plus intenses de ce point de vue, même si les communes nouvelles ne représentent aujourd’hui que 2,3 % des communes métropolitaines et qu’il n’y a pas de communes nouvelles en outre-mer. Deux questions se posent alors : qui sont ces communes qui se regroupent et pourquoi prennent-elles cette décision ?
Pour répondre à ces questions apparemment simples et dans le cadre d’une thèse par articles commencée en 2021 sous la direction de Renaud Le Goix, il a fallu aborder plusieurs angles d’approches, différentes thématiques et des méthodes variées.
Les communes nouvelles, qui sont donc un mouvement de recomposition territoriale, sont un objet géographique particulièrement stimulant au sens où les recompositions territoriales sont documentées dans le temps avec des bases issues de la statistique publique, ce qui permet à cette thèse de s’inscrire dans les démarches de science ouverte.
Mes questions de recherche sont les suivantes :
Pourquoi certaines communes choisissent-elles de fusionner ou non ?
Quelles différences y a-t-il entre les communes qui choisissent de fusionner et celles qui choisissent de ne pas fusionner ?
Selon quels critères les communes se regroupent-elles ?
Quel est le profil des territoires ainsi recomposés, par exemple en terme d’efficacité budgétaire de ces fusions ?
Seront présentés les principaux résultats des différentes approches mises en œuvre : analyses statistiques et spatiales, enquêtes auprès d’acteurs et étude de la néotoponymie.

11h30 : Questions diverses : le projet de PARIS du quinquennal 2025-2030 au sein de l’UMR

Prochain séminaire PARIS
17 février 14h30-17h : salle 3.03 Centre de colloques-Condorcet
Corten Perez-Houis : La brique rouge dans la production de Khartoum (Soudan) et du Caire (Égypte) : une approche des espaces urbains par le matériau de construction ; Jean Makhlouta : Repenser la ville par les stratégies spatiales des minorités sexuelles et de genre à Beyrouth

les séminaires sont proposés en mixte (une large majorité a voté en ce sens). Le lien zoom a été envoyé en septembre dans un mail intitulé « connexion Zoom -séminaire PARIS » et sera valable pour tous les séminaires.
Sophie Baudet-Michel & Hadrien Commenges
sophie.baudet-michel@u-paris.fr ; hadrien.commenges@univ-paris1.fr