Les villes moyennes françaises : diversité, spécificités et action publique en contexte de déprise urbaine

Julie Chouraqui (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / UMR Géographie-cités) a soutenu sa thèse, menée sous la direction de Sylvie Fol, professeure (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et intitulée « Les villes moyennes françaises, diversité, spécificités et action publique en contexte de déprise urbaine » le 1er décembre.

Members of the jury

Vincent Béal, Maître de conférences HDR en science politique, Université de Saint-Étienne – Examinateur

Annabelle Boutet, Cheffe du pôle Prospective, veille, innovation, Agence nationale de la cohésion des territoires – Examinatrice

Anne Bretagnolle, Professeure de géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Examinatrice

Sylvie Fol, Professeure d’urbanisme et aménagement, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Directrice

Frédéric Gibert, Responsable du programme Action cœur de ville et du plan commerce, Banque des territoires (Caisse des Dépôts) – Examinateur

Joël Idt, Professeur d’urbanisme et aménagement, Université Gustave Eiffel – Rapporteur

Frédéric Santamaria, Professeur d’urbanisme et aménagement, Université Grenoble Alpes – Rapporteur

Résumé de la thèse

Cette thèse vise à décrire les formes de déprise urbaine observées dans certaines villes moyennes françaises et à en comprendre les ressorts, en articulant les échelles d’analyse globale et locale. La notion de déprise urbaine est élaborée dans l’objectif d’étudier la diversité des configurations spatiales et des combinaisons de fragilités démographiques, économiques, sociales et immobilières existant au sein des villes moyennes. Cette diversité est approchée par des méthodes d’analyse de données quantitatives. Celles-ci ont permis de distinguer des profils de déprise urbaine et de mettre en évidence les contrastes internes aux agglomérations des villes moyennes, dont le centre et les périphéries connaissent, dans la majorité des cas, des évolutions opposées.

Les situations de déprise urbaine sont mises en perspective avec les recompositions des inégalités territoriales contemporaines et appréhendées comme le produit de restructurations économiques, sociales et politiques supralocales. Les politiques publiques sont plus particulièrement placées au centre de l’analyse. Elles sont étudiées, au niveau local, à partir d’enquêtes sur les politiques d’aménagement et d’urbanisme menées à Soissons, Forbach, Blois et Narbonne. Les villes moyennes en déprise apparaissent comme des contextes d’action particuliers pour les politiques urbaines, propices à des difficultés ou blocages pouvant contribuer à éclairer la compréhension des processus de déclin observés.

L’analyse des transformations des politiques nationales spatialisées constitue une autre clé de compréhension des situations de déprise des villes moyennes. Les reconfigurations des modalités d’intervention territoriale de l’État sont notamment étudiées à partir du cas du programme Action cœur de ville. L’analyse de l’émergence et de la mise en œuvre de cette politique publique repose sur une enquête multi-niveaux combinant des méthodes d’observation et d’entretiens, qui révèle les limites de cette politique marquée par le poids des logiques d’austérité et de rationalisation de l’action publique.