L’exemple d’une fédération française de chimie verte
La fédération de recherche INCREASE est apparue dans le contexte français de création des nouvelles régions et de dispositifs inter-organisationnels à la croisée des systèmes régionaux et des échanges mondiaux. Cet article de Marion Maisonobe, chargée de recherche CNRS au laboratoire Géographie-cités et Bastien Bernela, enseignant-chercheur à l’Université de Poitiers, étudie les déterminants de la formation d’alliances scientifiques inter-régionales à travers l’étude de cas approfondie d’une fédération de laboratoires de recherche en chimie verte dans l’ouest de la France : la fédération de recherche CNRS – Centre national de la recherche scientifique « Increase – The International Consortium on Eco-conception and Renewable Resources », qui regroupe plusieurs unités de recherche de l’arc atlantique (Poitiers, Rennes, Nantes, La Rochelle, Bordeaux) autour de la Chimie Verte.
Cet article propose une méthode mixte combinant données d’entretiens et analyse de réseau appliquée à plusieurs corpus de publications scientifiques. Il rend compte des facteurs déterminant et légitimant le périmètre géographique de la fédération. Trois effets sont identifiés :
- le rôle de l’organisation spatiale du domaine (effet de structure),
- l’influence des liens interpersonnels entre les membres du consortium (effet de réseau)
- et l’effet des directives et incitations scientifiques nationales (effet de politique).
L’approche proposée permet de faire ressortir les déterminants permettant l’émergence de l’alliance interrégionale étudiée. En conclusion, l’article insiste sur la nécessité d’encourager le développement de liens entre unités scientifique à différents niveaux spatiaux (sans chercher à imposer des périmètres a priori).
