Séminaire PARIS

Le prochain séminaire de l’équipe PARIS du laboratoire Géographie-cités aura lieu le
15 décembre 2023
14h00-17h
Campus Condorcet
Centre de colloques
Salle 3.02

Santé mentale des personnes exilées à Paris : la « permanence psy » de Médecins du Monde, un espace micro-local d’hospitalité dans une ville de non-accueil institutionnel
Camille Gardesse, Lab’Urba, Délégation à l’UMR

Dans un contexte qualifié de « crise de l’accueil institutionnel » par de nombreux.ses observateur.trice.s, la problématique de l’accès au soin en santé mentale pour des personnes exilées en situation de grande précarité est fondamentale. A Paris, alors que la municipalité se présente comme une « ville-refuge », ce sont surtout les actions de la société civile qui garantissent des pratiques d’hospitalité. Depuis 2018, au sein de ses actions de veille sanitaire auprès des personnes exilées à la rue, Médecins du Monde a mis en place une « permanence hebdomadaire d’accueil et d’écoute psychologique et juridique » (permanence psy). Les problématiques qui conduisent les personnes exilées à venir dans cet espace révèlent les difficultés quotidiennes qu’elles rencontrent dans leurs expériences urbaines – en termes d’hébergement, de transports, de travail, de confrontation à la violence policière, d’isolement, de statut administratif. Ce cas d’étude permet ainsi de montrer en quoi l’enjeu de la santé mentale est fondamental pour assurer l’hospitalité en ville.

Regards croisés sur les mobilités quotidiennes selon différentes bases de données (Mobi’Kids, Blablacar et Mobpro)
Sylvestre Duroudier (UP1, Géographie-cités)

D’une part l’essor des technologies de l’information, de la communication et du numérique, d’autre part la dynamique en cours d’ouverture et de diffusion des données (privées et publiques), ont considérablement renouvelé le panel de données disponibles pour l’étude scientifique des mobilités quotidiennes, en s’ajoutant à des données classiques mais déjà nombreuses issues des recensements (par exemple les EMD, les fichiers détail de l’Insee). Quels sont les apports, les limites et les enjeux de ces différentes données ? Est-il possible de les croiser et à quelles conditions ? Dans cette présentation, je propose de réfléchir à ces questions par un retour d’expérience croisé de trois post-doctorats que j’ai réalisé ces dernières années, et qui ont chacun porté sur des bases de données différentes : des traces GPS enrichies sémantiquement dans l’ANR Mobi’kids, des données de covoiturage Blablacar collecté depuis le géoweb, et des données de mobilité professionnelle produites par l’Insee. La présentation portera sur la nature et la collecte des données, les enjeux méthodologiques préalables à leur traitement, et quelques-unes des analyses réalisées, dans le but des faire émerger des complémentarités à leur utilisation.

Entre fragmentation et interdépendances, une géographie renouvelée de l’énergie
Gilles Lepesant, CNRS (Géographie-Cités)

La réflexion sur la traduction spatiale des évolutions des systèmes énergétiques a été relancée par les politiques climatiques et par la montée en puissance des énergies renouvelables.
Le déploiement de celles-ci à grande échelle constitue en effet le facteur majeur des transformations en cours et l’approche MLP (Multi-level perspective), cadre théorique dominant dans la littérature consacrée à la transition, s’appuie notamment sur les innovations technologiques qu’elles connaissent.
Retenir ce prisme n’épuise toutefois pas le sujet tant d’autres mutations contribuent à la recomposition de la géographie de l’énergie. Les politiques européennes mises en œuvre depuis les années 90, les stratégies locales adossées aux énergies renouvelables, les options industrielles et technologiques retenues sous-tendent également la recomposition spatiale en cours.
Sur la base d’un corpus de travaux de géographes et d’économistes et d’une série d’études de cas, cette présentation se propose d’esquisser une typologie des territorialités nouvelles qui caractérisent le secteur de l’énergie. Celles-ci invitent in fine à débattre des implications que les évolutions en cours pourraient avoir sur la géographie économique du continent.