Chantier du campus Condorcet, prise de vue depuis la MSH Nord (Saint-Denis, février 2018)

Dates : 2019 – En cours
Le projet est nourri par un séminaire de terrain qui a lieu tous les ans avec des étudiant·e·s de l’EHESS. Le financement de la MSH est renouvelable tous les ans

Responsable du programme au sein de l’UMR : Beatriz Fernandez, Marie-Vic Ozouf-Marignier

Membre de l’UMR impliqué dans le programme : Antoine Gosnet

Équipes de l’UMR impliquées : CRIA, EGHO

Responsables du programme en dehors de l’UMR : Emmanuel BELLANGER (directeur de recherche au CNRS, directeur du Centre d’histoire sociale du XXe siècle (CHS) UMR 8058)

Nom des institutions partenaires : MSH Paris-Nord

Financement : MSH Paris-Nord

Transversalité concernée : Les fabriques de l’urbain : processus, acteurs, pratiques

Description : le projet interroge les impacts locaux et les processus déclenchés par l’implantation des campus universitaires dans les métropoles à partir de l’exemple du Campus Condorcet. Il s’agit de saisir les manières dont les différents acteurs locaux perçoivent, s’adaptent ou contestent les mutations à l’œuvre. Ce projet, scientifique et pédagogique, s’appuie sur une enquête collective menée avec des étudiants de l’EHESS.

Ce projet propose de mener une enquête collective avec des étudiants de l’EHESS provenant de disciplines différentes (géographie, urbanisme, anthropologie, sociologie, histoire, etc.). L’enquête vise à interroger les impacts locaux et les processus déclenchés par l’implantation des campus universitaires dans des territoires métropolitains à partir de l’exemple du Campus Condorcet.

L’enquête est consacrée à l’analyse des effets de la construction de la Cité des humanités et des sciences sociales sur le territoire qui l’accueille, notamment les communes d’Aubervilliers et de Saint-Denis, mais plus largement l’intercommunalité de Plaine Commune, le département de Seine-Saint-Denis et le nord francilien. L’objectif en est double. Il s’agit, d’une part, de mieux comprendre les manières dont les différents acteurs de la ville (institutions locales, associations, habitants, acteurs privés, administrations, etc.) perçoivent, impulsent, s’adaptent ou contestent les mutations à l’œuvre et envisagent les transformations à venir. En s’appuyant sur la campagne d’entretiens que les étudiants mèneront au cours du semestre, le but est de saisir le(s) point(s) de vue et les perceptions des acteurs locaux, ainsi que leurs degrés de connaissance et de fréquentation du campus.

D’autre part, il s’agit de mieux comprendre les liens qui d’ores et déjà se tissent entre les premiers arrivants et les acteurs locaux, mais aussi les conflits et les frictions qui surgissent du fait de l’arrivée d’un pôle majeur de recherche, à forte vocation internationale, dans une banlieue populaire, territoire historiquement défavorisé, marqué aujourd’hui par des difficultés socio-économiques très fortes et par un faible taux de qualification.

Lors de la première enquête menée en 2018-2019, nous avons pu montrer que l’installation du campus Condorcet ne peut pas se comprendre de manière isolée. Elle s’inscrit dans une politique développée dès le début des années 90 par l’Établissement Public Territorial (EPT) Plaine Commune et par les communes d’Aubervilliers et de Saint-Denis, visant à la redynamisation du sud du territoire par la mise en valeur de vastes emprises industrielles en friche après la désindustrialisation. Ces politiques ne sont pourtant pas exemptes d’ambiguïtés ; la métropolisation partielle du territoire entraîne des risques, comme la montée rapide des prix de l’immobilier et le rejet des catégories modestes. Le campus s’installe ainsi dans un territoire où des réticences politiques et citoyennes à l’intégration métropolitaine s’expriment.

Cette première enquête a été pourtant menée avant l’ouverture du campus. Durant l’année 2020-2021, il s’agit d’interroger les dynamiques urbaines et sociales déclenchées par la rénovation du quartier et par l’arrivée de nouveaux habitants et usagers, mais aussi de saisir les impacts de la crise sanitaire à la fois sur le campus et sur le territoire