Dans cet article publié dans Métropolitiques, Corten Pérez-Houis, doctorant, s’intéresse à la production et à l’utilisation de la brique rouge, qui marque fortement le paysage du Grand Caire. Il montre que le déclin de la production industrielle de briques traduit un accaparement de la construction par le gouvernement et les grands promoteurs privés.

 Ouvriers en train de disposer des briques crues dans un four à Mit Ghamr

Ouvriers en train de disposer des briques crues dans un four à Mit Ghamr © CPH, mai 2021.

Les discours stigmatisant les façades en briques rouges des immeubles informels, les décrivant comme « non civilisées » (غير حضاري) ou opposées à la modernité urbaine, se matérialisent donc de diverses manières dans les espaces urbains égyptiens : des campagnes massives de destruction (figure 10), un cadre législatif qui renforce l’interdiction des constructions informelles, mais aussi la fermeture de centaines de briqueteries à travers le pays. C’est tout un système constructif, social et économique qui est ciblé par le gouvernement égyptien, de l’usine au chantier.

Corten Pérez-Houis, « Le Caire en chantier, la brique rouge en voie de disparition ? », Métropolitiques, 21 mars 2024.  DOI : https://doi.org/10.56698/metropolitiques.2017

Attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Corten Pérez-Houis prépare depuis 2020 une thèse de doctorat sous la direction d’Eric Denis et Alice Franck sur les interactions entre les filières de brique rouge et les processus d’urbanisation au Caire (Égypte) et à Khartoum (Soudan). À travers le suivi de ce matériau, de sa production à son utilisation, il cherche à documenter les transformations matérielles contemporaines de ces deux capitales.