Le prochain séminaire de l’équipe PARIS aura lieu24 mai 2024
9h00-12h00
Campus Condorcet
Centre de colloques
Salle 3.02

La mère et la soeur de Rita (1960). En 1991, l'une est devenue russe, l'autre ukrainienne.

La mère et la soeur de Rita (1960). En 1991, l’une est devenue russe, l’autre ukrainienne. DR

La guerre et les parentèles russo-ukrainiennes : histoires de famille, géorécits familiaux

Grégoire Le Gall, Doctorant, Géographie-cités

Le passé commun de l’Ukraine et de la Russie est lisible dans les histoires familiales. Il se trahit, surtout, par la cartographie d’une grande partie des parentèles ukrainiennes. « Pas une famille russe qui n’ait un cousin ukrainien, pas une famille ukrainienne qui n’ait un parent à Moscou », lisait-on fréquemment dans la presse à l’aube de l’invasion. Cette présentation a pour but d’historiciser et d’éclairer les modalités de constitution de ces réseaux de parentèle pris entre deux feux, qui se distribuent par-delà des frontières qu’ils ont, dans l’écrasante majorité des cas, précédé. Avant de questionner par ce prisme les bouleversements induits par la guerre russo-ukrainienne (2014-). On tente de comprendre, ainsi, les particules élémentaires qui font et qui défont la cohérence des « provinces du temps ».

La mère et la soeur de Rita (1960). En 1991, l’une est devenue russe, l’autre ukrainienne.

Lotissement du promoteur SSLF, aménagé en 2014 dans le village de Bramaddesan, à 50 km de Pondichéry (Inde). Octobre 2023

Lotissement du promoteur SSLF, aménagé en 2014 dans le village de Bramaddesan, à 50 km de Pondichéry (Inde). Octobre 2023 DR

Les conversions ordinaires du foncier agricole au Tamil Nadu (Inde) : vers une biographie des parcelles en attente.

Marine Frantz, Doctorante, Géographie-cités

Au sud-est de l’Inde, les espaces ruraux se transforment depuis une quinzaine d’années sous l’effet des layouts : ces projets de lotissements apparaissent le long des routes, et à l’intérieur des villages. Ce processus aboutit à un phénomène de mise en friche prolongée et de constructions éparses qui bouleversent les paysages ruraux. Des terres agricoles encore productives, sont converties en lotissement et les parcelles à bâtir (plots) sont revendues au lot par lot pour les ménages urbains désireux d’investir.
Sur la base d’enquêtes de terrain menées entre 2022 et 2024, autour de l’agglomération de Pondichéry (un million d’habitants) et de Karaikudi (300 00 habitants), la présentation sera l’occasion de revenir sur les méthodes d’approche des transformations foncières à différentes échelles. En retraçant la « biographie des parcelles » (Huard, 2016), il s’agit de montrer l’imbrication complexe des réseaux d’acteurs ordinaires impliqués dans ces conversions : des agriculteurs qui vendent leurs terres ; aux agents immobiliers et autres intermédiaires (brokers) qui participent à la subdivision et à la marchandisation du foncier ; jusqu’aux acheteurs et investisseurs qui continuent à faire circuler la propriété de ces parcelles. Le terme « ordinaire » est utilisé pour mettre en avant la banalisation de ce processus de conversion et de subdivision, aussi bien dans le paysage que parmi les acteurs qui y participent en tant qu’acheteurs ou intermédiaires. En retraçant la biographie des parcelles, l’objectif est de suivre les transferts de propriété et les changements de statut et d’usage des terres agricoles. Ces conversions mettent en évidence un mécanisme d’anticipation de la ville par la production d’un gisement de foncier en attente destiné à la construction résidentielle.

Lotissement du promoteur SSLF, aménagé en 2014 dans le village de Bramaddesan, à 50 km de Pondichéry (Inde). Octobre 2023

© Noémie Calixte / Géographie-cités

« Spatialités restreintes, contrôlées et contrariées des femmes vivant des violences au sein de couples hétérosexuels »

Noémie Calixte, Doctorante, Géographie-cités

Alors que la question des violences conjugales est de plus en plus présente au sein du débat public, les expériences quotidiennes des personnes les vivant reste encore mal connues. Ce travail de recherche propose d’interroger le phénomène des violences conjugales d’un point de vue spatial, en questionnant les mobilités des femmes qui les vivent, ainsi que les stratégies spatiales mises en place par les auteurs pour affirmer leur contrôle, et par les victimes pour s’y soustraire. Plutôt qu’une conception statique de ces violences, limitée au domicile, ce sont les réseaux spatiaux, produits et reproduits par ces rapports de pouvoir, qui sont au cœur de ce travail. Je propose donc d’interroger les stratégies de contrôle, mais également les stratégies de fuite qui semblent se déployer dans un jeu de proximité et de connexité. Le déploiement des technologies numériques, entre autres, m’invite à dépasser une compréhension seulement physique de la distance. En combinant les analyses de conversations écrites entre femmes et professionnelles de l’accompagnement, les entretiens de groupes et les entretiens individuels, ce travail propose une entrée par le recensement des mobilités, mais également par l’étude des pratiques et représentations des différents espaces, ainsi que des émotions qui y sont associées, et participent à leur appropriation.

Prochain séminaire : 21 juin 14h-17h: Salle 3.02 Centre de colloques
Socialisation familiale à l’écoute de musique et la transmission parents-enfants des goûts
Organisation : Thomas Louail, Anne-Cécile Ott
Suivi d’un pot de fin d’année

Les séminaires PARIS sont proposés en mixte (présentiel et distanciel). Le lien zoom sera envoyé en septembre dans un mail intitulé « connexion Zoom -séminaire PARIS » et sera valable pour tous les séminaires.Contacts
sophie.baudet-michel@u-paris.fr ; hadrien.commenges@univ-paris1.fr