UMR Géographie-cités, LabEx DynamiTe

Organisé par Nadine Cattan, Clarisse Didelon-Loiseau, Anne-Cécile Ott, membres du laboratoire Géographie-cités et Brenda Le Bigot, membre associé du laboratoire, les séminaires « Tour du monde » ont pour objectif d’explorer les problématiques liées aux mobilités individuelles qui prennent explicitement l’espace mondial comme référence.

Le prochain séminaire aura lieu 

Jeudi 1er juin 2023
14h à 17h30
Campus Condorcet
Bâtiment de recherche sud, salle 1122
5 cours des Humanités
Aubervilliers (Métro Font Populaire)

et en visio-conférence :
https://pantheonsorbonne.zoom.us/j/91242383321?pwd=QStBU1hiWG5oSHcvVURwZmJkTFBMQT09
ID de réunion : 912 4238 3321
Code secret : 923022

Invité.es : Jean-François Staszak et Gwenola Wagon

Faire le monde. Premiers globetrotters et tours du monde touristiques (1869-1914)
Jean-François Staszak
Professeur ordinaire, Université de Genève

Avant 1869, il n’est guère possible pour un particulier de faire un tour du monde. Mais cette année là, la mise en place des chemins de fer transcontinentaux en Amérique du Nord et en Inde, dans une moindre mesure le percement de canal de Suez changent la donne. On peut désormais circuler tout autour du monde sur des lignes commerciales, dans des conditions de confort et de sécurité acceptables. Cela n’échappe ni à Jules Verne, qui publie en 1872 son Tour du Monde en 80 jours, ni à Thomas Cook qui propose la même année le premier tour du monde à forfait aux touristes intéressés. Le mot globetrotter apparaît au Japon en 1873 pour désigner une nouvelle pratique touristique, qui se caractérise par son échelle globale. Ce sont ainsi plusieurs dizaines de milliers de touristes occidentaux qui avant 1914 font le tour du monde. La pratique ne concerne toutefois pas seulement les privilégiés qui ont le temps et les moyens de s’offrir cet onéreux voyage « pour de vrai » : un grand nombre de dispositifs textuels et visuels permettent à tous et toutes de faire virtuellement le tour du monde, qui devient ainsi un motif iconique de la culture populaire.
Interroger cette pratique, c’est questionner l’imaginaire géographique voire le nouveau régime de géographicité qu’elle exprime ou met en place, notamment dans ses rapports avec la modernité et l’impérialisme et plus largement la mondialisation. Cette pratique possède une dimension performative : en faisant le tour du monde, pour de vrai ou pour de faux, les globetrotters font advenir l’espace qu’ils parcourent, lui conférant une réalité, une cohérence et un sens. Celui-ci n’est toutefois pas la même aux Etats-Unis, en Angleterre, en France ou au Japon.
Ce programme de recherche sur les premiers tours du monde touristiques (FNRS) vient de commencer : sa présentation proposera évidemment plus des pistes que des résultats.

Le Métaverse Terre
Gwenola Wagon
Maitresse de conférences HDR, Université Paris Lumières

Il y a dix ans, j’effectuais un tour du monde à l’intérieur du globe virtuel Google Earth. Le récit composé de descriptions, d’analyses et de réflexions avait donné lieu à un film-essai Globodrome composé de vidéo capturées à partir de leur localisation dans le globe virtuel. L’analyse, la réflexion, les descriptions, se déroulaient au fur et à mesure de mon avancée et de mes pérégrinations en suivant les mêmes routes que les personnages du livre de Jules Verne, Le Tour du monde en quatre-vingts jours. Pour le séminaire, j’aimeras revenir sur ce témoignage partiel, récit fragile d’une course aux représentations du Globe comme de la part jouable du monde.