
Dates : 2024-2027
Responsable du programme au sein de l’UMR : Beatriz Fernandez
Membres de l’UMR impliqué·e·s dans le programme : Anton Paumelle (postdoctorant au sein du projet), Christophe Quéva, Sophie Baudet-Michel, Hugues Pecout, Ludovic Chalonge, Celine Vacchiani, Camille Schmoll, Mailys Lheureux, Anati Mejanes, Achille Warnant (associé), Solène Le Borgne (associée).
Équipes de l’UMR impliquées : CRIA, PARIS, TERMS
Description : Ce projet vise à analyser les mutations sociodémographiques à l’œuvre au sein des régions métropolitaines de Paris et Madrid, ainsi que les enjeux pour l’action publique qui en découlent. Il s’intéresse en particulier aux phénomènes de vieillissement et de perte de population.
Les discours médiatiques et politiques insistent sur l’attractivité des métropoles, qui sont généralement associées à des lieux de croissance aussi bien économique que démographique (Barbier, 2022). Cependant, depuis le début du XXIe siècle, un certain nombre de villes-centre de l’Ouest de l’Europe (Paris, Madrid, Barcelone, Rome, Naples, Lisbonne, etc.) ont vu leur population diminuer selon des intensités différentes et des modalités variées, alors que leurs agglomérations sont en croissance. Si ces baisses démographiques s’inscrivent dans un processus de métropolisation et de périurbanisation et dans un contexte de forte tension immobilière dans les centres, elles ont pourtant des impacts socioéconomiques et politiques et, du fait du départ des jeunes ménages, sont souvent accompagnées par un phénomène de vieillissement (Hartt, 2021). Ces dynamiques divergentes contribuent à reconfigurer les rapports entre centres et périphéries et amènent à interroger les stratégies déployées par les pouvoirs publics locaux pour y faire face ou accompagner ces processus.
Paris et Madrid ont perdu, entre 2010 et 2019, 84.500 et 50.000 habitants respectivement, soit 4% et 2% de leur population, alors que les deux métropoles font preuve de dynamisme démographique et d’attractivité économique (en France, le PIB de la région-capitale représente 31 % du PIB national ; en Espagne 20 %). De plus, les deux villes-centre sont marquées par un processus de vieillissement. La part des personnes de plus de 65 ans est passé, entre 2010 et 2019 de 14% à 17% à Paris et de 15,5% à 17% à Madrid et s’avère bien plus élevée que dans leurs régions respectives (de 12% à 15% dans les deux cas). Enfin, Paris et Madrid sont à la fois la capitale nationale et la principale métropole de deux pays à l’organisation territoriale pourtant très différente (État unitaire vs État régionalisé). Les deux villes présentent, en plus, des trajectoires politiques divergentes qui ont pu conduire (ou non) à la mise en place de politiques urbaines différentes.
Ce projet vise à analyser les mutations sociodémographiques de Paris et Madrid depuis 2000, ainsi que les enjeux pour l’action publique qui en découlent. Il s’agit, dans un premier temps, 1) d’étudier, par le biais d’analyses statistiques et cartographiques, la portée et les logiques spatiales de ces changements ainsi que les effets socio-spatiaux de ce processus (vieillissement, vacance, mutation de l’offre de services, etc.). Il s’agit, dans un deuxième temps, 2) d’analyser, par le biais d’analyses qualitatives, les répercussions de ces transformations sur celles et ceux (et notamment sur les personnes âgées) qui, par choix ou par contrainte, restent dans la capitale en questionnant la manière dont elles et ils résistent, subissent ou profitent des mutations à l’œuvre. Nous tâcherons enfin, 3) d’interroger la façon dont les pouvoirs publics traitent (ou non) ces enjeux.

