Girafe, rhinocéros et éléphant en Chine sur une carte de 1595

Girafe, rhinocéros et éléphant en Chine sur une carte de 1595 / Arnold et Hendrick Van Langren – Bibliothèques municipales de Chambéry

Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800)

Espaces, savoirs et représentations

Émilie Dreyfus (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / UMR Géographie-cités) soutiendra sa thèse, menée sous la direction de Gilles PALSKY, professeur émérite de géographie (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et  intitulée « Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800) : espaces, savoirs et représentations »

Vendredi 15 décembre
14h
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Salle Duroselle
4 rue Cujas
75005 Paris

Le jury sera composé de :

Jean-Marc BESSE, Directeur d’études, École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Examinateur)
Catherine HOFMANN, Conservatrice en chef, Bibliothèque nationale de France (Examinatrice)
Isabelle LABOULAIS, Professeure d’histoire moderne, Université de Strasbourg (Rapporteure)
Gilles PALSKY, Professeur émérite de géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Directeur)
Jean-François STASZAK, Professeur de géographie, Université de Genève (Rapporteur)

La soutenance sera suivie d’un pot à l’Institut de géographie, auquel vous êtes très chaleureusement convié·e·s.
Pour des raisons d’organisation, si vous souhaitez assister à la soutenance, je vous remercie de bien vouloir vous inscrire ici : https://framaforms.org/inscription-a-la-soutenance-de-these-demilie-dreyfus-15-decembre-2023-14h00-1701074381

Résumé

Cette thèse s’intéresse aux motifs zoologiques figurés sur les cartes géographiques produites en Europe à l’époque moderne. Le point de départ repose sur l’hypothèse que l’animal n’est pas seulement là pour combler un blanc, ni que son rôle est exclusivement décoratif, mais qu’en fonction de son positionnement sur la carte et de son association avec un espace géographique déterminé, il est utilisé pour véhiculer un savoir zoologique, caractériser un territoire, ou pour construire une certaine vision du monde. Dans cet objectif, l’animal est envisagé à la fois comme un signe et une image.

En croisant des perspectives spatiales (l’Europe et les autres parties du monde) et temporelles (de 1500 à 1800), et en étudiant les sources géographiques au prisme d’autres supports du savoir naturaliste (livres d’histoire naturelle, livres de voyage, catalogues de cabinets de curiosité), l’objectif est également de positionner la carte géographique au sein des différentes formes de « récits » ou « d’images » qui écrivent et décrivent le monde. Enfin, étant entendu que la carte géographique est une représentation politique du monde, la dernière partie explore des enjeux de domination : de l’homme sur l’animal, en utilisant la carte géographique comme source originale pour une étude géohistorique des relations homme-animal ; de l’Europe sur les territoires extra-européens, à travers la mise en lumière de l’animal comme élément de la construction d’espaces idéologiques, exotiques ou imaginaires.

L’objectif de cette thèse est ainsi de produire une réflexion géohistorique renouvelée sur le statut de l’iconographie animale en démontrant qu’elle fait partie intégrante du discours géographique produit par les cartographes de la première modernité. Elle s’inscrit à la croisée de plusieurs champs disciplinaires : histoire de la cartographie et de la géographie, histoire de l’édition, histoire de l’art et histoire des sciences, liées à la question des relations homme-animal (« géographie humanimale »). L’analyse s’appuie sur la création puis l’exploitation d’une base de données recensant 7 765 animaux sur 1 332 cartes et globes de toutes les parties du monde et 61 autres sources du savoir naturaliste.