La troisième séance du séminaire « Tour du monde », co-organisé dans le cadre du groupe de travail « Mobilités et spatiales » du Labex Dynamite par Nadine Cattan, Clarisse Didelon-Loiseau, Brenda Le Bigot et Anne-Cécile Ott aura lieu :

le 02 décembre de 14H à 17H
à l’ Institut de géographie, salle 401-A,
191 rue Saint Jacques, 75005 Paris
Entrée libre (sous réserve de place disponible)

et en visio-conférence
Pour obtenir le lien zoom et les identifiants, contacter : clarisse.didelon-loiseau ( at ) univ-paris1.fr

Nous aurons le plaisir d’accueillir Mme Sarah Ligner, conservatrice du patrimoine, responsable de l’unité patrimoniale Mondialisation historique et contemporaine, Musée du quai Branly – Jacques Chirac qui fera la présentation suivante :

Les voyages d’artistes européens sur d’autres continents (résumé)
Les voyages d’artistes européens sur d’autres continents se sont épanouis en lien étroit avec l’expansion européenne outre-mer, épousant les grandes voies maritimes et courants d’échanges. Rares à la Renaissance, ils se multiplient aux 19e et 20e siècles. Les œuvres issues de ces voyages ont accompagné la diffusion des connaissances et ont aussi contribué à la création d’un imaginaire occidental de l’exotisme. Cette intervention reviendra sur le parcours d’un grand nombre d’artistes depuis le 17e siècle. Les modalités de leurs déplacements seront interrogées, ainsi que le contexte de création et de diffusion de leurs œuvres.

Séminaire « Tour du monde »

Le séminaire « Tour du monde » est co-organisé dans le cadre du Groupe de Travail « Mobilités et spatialités » du LabEx DynamiTe par quatre membres du laboratoire Géographie-cités : Nadine CATTAN, directrice de recherche au CNRS, Clarisse DIDELON-LOISEAU, professeure à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Anne-Cécile OTT, docteure en géographie et Brenda LE BIGOT, maîtresse de conférences à l’Université de Poitiers.

Ce séminaire propose d’explorer les problématiques liées aux mobilités qui prennent explicitement l’espace mondial comme référence, en particulier dans la réalisation d’un tour-du-monde. Il comporte deux principaux axes de questionnements, avec pour objectif d’articuler l’état des connaissances sur le sujet dans diverses disciplines des sciences sociales, tant d’un point de vue théorique que méthodologique, et de présenter des études de cas issus de travaux récents.

Rechercher, supprimer, articuler la/les distance(s) ?

Le tour-du-monde invite à interroger l’articulation entre temps et espace, au regard notamment de l’optimisation du voyage selon le temps disponible, mais aussi du ou des mode(s) de transport choisi(s). La distance s’illustre alors dans son caractère multidimensionnel : il s’agit de kilomètres parcourus, de durées de voyage, mais aussi de « mise à distance » de son quotidien. La distance en tant qu’expérience vécue par les voyageurs et voyageuses en tour-du-monde, peut être aussi bien recherchée -s’éloigner de sa zone de confort- que quasi supprimée -utiliser le numérique pour entretenir des relations à distance ou télétravailler. Aussi, en zoomant à différentes échelles de ces tour-du-monde, peuvent être apparaître des modes différenciées de gestion des distances, qui s’articulent au fil du parcours : déplacements grandes distances en avion, recours à des modalités plus lentes parfois de manière exclusive (à pied, en bateau, en stop, en vélo…), adaptation des choix de mobilités à l’échelle locale selon les étapes, etc. Ces arbitrages se lisent dans les pratiques et s’inscrivent également dans des discours qui peuvent relever de différents registres argumentatifs. Pratiques et discours nous renseignent sur une diversité de rapport aux lieux : performance, hédonisme, authenticité ou encore attention pour l’environnement. Ils soulignent également la multiplicité et la dimension spatiale des capitaux (économiques, sociaux, culturels) dont disposent les voyageurs et voyageuses en tour-du-monde pour « faire avec » les distances. Expérimenter l’hétérogénéité de l’espace mondial pour prendre « la mesure » du Monde.

Expérimenter l’hétérogénéité de l’espace mondial pour prendre « la mesure » du Monde

L’hétérogénéité de l’espace, des sociétés, des modes de vie, des paysages etc. qui est le moteur du déplacement. Les arbitrages d’itinéraires et d’étapes des tour-du-monde illustrent une diversité de manières d’appréhender cette hétérogénéité. Si certaines et certains combinent des étapes différentes – dans une forme de recherche de représentativité des lieux du Monde – d’autres s’orientent selon un axe, une thématique d’exploration (faune, flore, sport de nature, art, cuisine…). Les « passages obligés » invitent à interroger les liens entre tour-du-monde, patrimoine (matériel et immatériel) et tourisme, dans ce qu’ils produisent comme imaginaire, voire imagier, du Monde. Aussi, l’hétérogénéité s’expérimente depuis un point de vue. Le rapport à l’altérité, contenu dans le projet de tour-du-monde, et produit au cours de celui-ci, questionne les relations de pouvoir qui tissent ces voyages. Changeantes au fil des itinéraires, selon les contextes locaux, ces relations peuvent se lire au regard des formes d’exotisation des personnes, des paysages, ou encore des objets qui apparaissent dans les discours et les pratiques, rapprochant les destinations de décors, ou produits de consommation. Néanmoins dans les discours des voyageurs ou les promoteurs des tour-du-monde, la mesure de la diversité permet également de prendre la mesure de « ce qui nous unit », ce qui serait les fondements de l’humanité à travers la richesse des déclinaisons culturelles ou la violence des inégalités. Cette conjugaison entre diversité et unité du monde se lit aussi à travers les discours de celles et ceux souhaitant appréhender la beauté de la planète dans une perspective parfois catastrophiste du « dernier moment pour ».
Finalement, le croisement de ces deux axes de questionnement amène à interroger la spécificité et les liens du tour-de-monde par rapport à d’autres formes d’expériences de mobilités. Collectionner les destinations, s’ancrer dans plusieurs lieux, etc. quelles expériences et représentations du monde se construisent à travers les multiples formes que peut prendre l’itinérance à échelle mondiale ?

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