MAMA

MAMA (2021-2024)

Titre du projet : Mobilités et Territoires au prisme de la pandémie Covid-19

Responsable(s) : Céline Vacchiani-Marcuzzo – vacchiani ( at ) parisgeo.cnrs.fr

Équipes de l’UMR impliquées :  PARIS, CRIA

Description : Grâce à une dotation exceptionnelle du MESRI, l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS déploie une enquête multidimensionnelle sur les ajustements, les dynamiques et les réorganisations provoquées par la pandémie de Covid19, intitulée Du Monde d’Avant au Monde d’Après (2021-2024) – MAMA.

Membres de Géographie-cités impliqués dans MAMA : Sophie Baudet-Michel, Sabine Barles, Samuel Benkimoun, Joséphin Beraud, Nadine Cattan, Ludovic Chalonge, Jean Debrie, Eric Denis, Aurélie Douet, Marianne Guérois, Juliette Maulat, Olivier Telle, Céline Vacchiani- Marcuzzo, Julie Vallée.

Membres associés au projet : Jean-Baptiste Frétigny, Fabien Paulus

La contribution de Géographie-cités au programme MAMA se caractérise par une entrée par les territoires et les mobilités. L’équipe explore les dimensions spatiales du phénomène pandémique, en analysant les mobilités des populations, leurs déplacements à plus ou moins longue distance, dans différentes temporalités (avant, pendant et après les périodes de confinement) et dans une dimension comparative et internationale (divers contextes territoriaux et urbains seront appréhendés : France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Espagne, Etats-Unis, Inde et Afrique du Sud – et une dizaine d’aires métropolitaines).

Cette proposition s’inscrit dans les axes proposés par le programme MAMA en analysant les changements des territoires sous les effets de la crise sanitaire. Il s’agit de mesurer quantitativement et d’évaluer qualitativement les représentations et comportements des populations suite à l’émergence de l’épidémie, à travers le prisme de leurs mobilités, tant au sein des villes (échelle intra-urbaine) qu’entre elles (échelle interurbaine), ainsi qu’entre les espaces urbains et ruraux. Les analyses portent principalement sur les mobilités quotidiennes des populations, leurs capacités et modalités d’adaptation à la crise et la réorganisation socio-spatiale des territoires que ces mobilités reflètent et alimentent. Elles abordent aussi les mobilités associées à l’approvisionnement, alimentaire en particulier, que la pandémie a contribué à réorganiser – il s’agira ici de mesurer l’impact à plus long terme de ces transformations. Les mobilités résidentielles pendant et après la crise sont également considérées, soit directement au travers d’information qualitatives recueillies via des enquêtes, soit plus indirectement au travers de l’évolution des pratiques spatiales quotidiennes.

L’observation fine des changements de trajectoires de mobilités induites par la pandémie permettra de révéler de nouvelles structures territoriales associées aux nouvelles pratiques pendant ou après la pandémie en fonction de critères de limitations différents (par exemple modifications des trajets domicile-travail, fermeture des universités, limitation des activités de loisirs, changement de résidence, etc.). Elle permettra aussi d’explorer les effets sur les territoires des logiques de relocalisation des individus non seulement pour questionner sous un angle épidémiologique le rôle des mobilités des populations dans la diffusion du virus mais aussi pour mieux intégrer les mobilités dans la gestion des risques infectieux.

Enfin, tout un volet de cette étude concerne la gestion des mobilités et de l’approvisionnement par les acteurs du transport et les pouvoirs publics : l’idée est d’investir les questions de gouvernance de la crise sanitaire et l’adaptation tactique et stratégique des politiques urbaines et d’aménagement à l’évolution des mobilités, des pratiques du territoire et des contraintes d’approvisionnement.

L‘équipe mobilise diverses données (eg. données Facebook Data for Good, données d’enquêtes publiques sur les déplacements, enquêtes auprès des populations, entretiens auprès des gestionnaires des transports et des acteurs de l’approvisionnement) qu’elle analyse avec diverses méthodes quantitatives (analyse statistique et modélisation) et qualitatives.

Deux échelles spatiales d’analyses peuvent être distinguées

  • A l’échelle des territoires nationaux (échelle macro) la pandémie de Covid-19 est considérée comme un révélateur de structures territoriales émergentes fabriquées par un système de mobilités fortement perturbé, l’émergence étant accélérée par l’expérience des fortes contraintes sur les déplacements des populations;
  • A l’échelle des aires métropolitaines (échelle micro), l’analyse porte sur les évolutions des trajectoires quotidiennes des populations, sur la réorganisation socio-spatiale des territoires du quotidien, notamment en termes d’inégalités, induite par les nouvelles pratiques de mobilité et d’approvisionnement pendant et après la crise, ainsi que sur l’adaptation tactique et stratégique des politiques urbaines et d’aménagement.

Actualités

Nadine Cattan, Olivier Telle et Céline Vacchiani-Marcuzzo, « Le mythe de l’exode urbain parisien : quelles mobilités en temps de crise sanitaire ? », Métropolitiques, 4 décembre 2023