Symbole de l’annexion de la péninsule ukrainienne par Moscou, le pont de Crimée assure la liaison avec la Russie continentale. Inauguré par Poutine en 2018, comment cet ouvrage permet-il de renforcer la position du Kremlin sur le bassin pontique ?

Denis Eckert, géographe, directeur de recherche au CNRS, membre de Géographie-cités et membre d’un projet de recherche franco-allemand sur l’Ukraine et la Moldavie et Martin Motte, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études et membre de l’Institut de stratégie comparée dialoguent dans la série en quatre épisodes « Petite géopolitique des ponts » dans l’émission Cultures Mondes animée par Florian Delorme sur France Culture le 5 avril.

Séparant la mer Noire de la mer d’Azov, comment ce pont concourt-il à renforcer la position dominante de la Russie sur le bassin pontique dans le contexte de la guerre en Ukraine ? Dans quelle mesure a-t-il permis d’approvisionner le territoire et d’améliorer les conditions de vie de ses habitants ? Comment ce chantier pharaonique s’inscrit-il dans la lignée des grands travaux menés sous l’ère soviétique ?

« Il y a déjà eu un projet de pont conclu entre l’ancien président ukrainien pro-russe Ianoukovitch et Moscou. Mais les échanges commerciaux entre ces deux pays passaient avant tout par le continent car le sud de la Russie et la Crimée était des régions moins urbanisées. Ce qui explique la non-réalisation de ce pont en temps de paix, et sa mise à l’agenda en temps de guerre, lorsque des considérations plus géostratégiques sont entrés en compte »

Denis Eckert