couv carte cartographesL’avènement du régime cartographique en France au XVIIIe siècle

Plus qu’un livre sur la production ou sur la circulation des cartes, cet ouvrage étudie la diffusion de la culture cartographique dans la France du XVIIIe siècle, qui modifie profondément le rapport des acteurs aux territoires. Il s’agit de comprendre comment une pensée de l’espace se met en place, en partie grâce à la carte, à l’époque des Lumières – avec des conséquences jusqu’à nos jours.

L’ouvrage dépasse ici le postulat classique d’une évidente diffusion de la carte aux XVIIe et XVIIIe siècles. Pour en mettre en exergue les chronologies, l’enquête passe tant par l’analyse d’indices techniques que par celle des discours sur la carte. Les conséquences de cette diffusion apparaissent tant dans les mutations de la géographie que dans la transformation de quelques professions ; c’est d’abord le cas des commissaires à terriers. Le mouvement est européen, mais la France connaît des temporalités spécifiques qui aboutissent à la mise en place des ingénieurs du cadastre lors de la Révolution. Les professions d’ingénieurs du génie, comme celles d’ingénieurs des ponts s’institutionnalisent grâce à l’usage de la carte, qui devient l’un des éléments clés de leur identité corporative, tout autant qu’un outil indispensable de leur action.

Ce livre est désormais en accès libre dans la nouvelle collection « Territoires en mouvements » sous la direction de Jean-Louis Chaléard et Jean-Louis Tissier aux  Éditions de la Sorbonne.

Consulter N. Verdier. La carte avant les cartographes : l’avènement du régime cartographique en France au XVIIIe siècle. Éditions de la Sorbonne, 2015, 378 p. Publication sur OpenEdition Books : 16 mai 2022, coll. Terres en mouvement.

Les ouvrages de cette collection proposent une approche territoriale des faits sociaux et des dynamiques environnementales et analysent à diverses échelles le processus de la mondialisation. La collection Territoires en mouvements propose de publier des ouvrages issus des travaux de recherche vive que sont les thèses, des bilans réflexifs que sont les mémoires inédits d’HDR, mais aussi les fruits de réflexions originales et collectives que sont les actes de colloque.

L’auteur
Historien de formation et géographe d’adoption, Nicolas Verdier place ses recherches à la frontière de l’histoire et de la géographie, en s’intéressant à cette zone de contact entre deux approches qui articulent l’espace et le temps. Après un doctorat sur les conceptions du territoire au XIXe siècle, il est devenu chercheur au CNRS et a intégré l’équipe d’épistémologie et d’histoire de la géographie du laboratoire Géographie-cités.