Appel à communications – colloque international du CIST
Organisé en partenariat avec l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’Ined et le Campus Condorcet, ce colloque se tiendra du 15 au 17 novembre 2023. La coordination scientifique sera assurée par Claude GRASLAND (UMR Géographie-cités/Université Paris Diderot) et France GUERIN-PACE (UR12/Ined).
Ce 6e colloque du CIST pose la double question de savoir à la fois comment enseigner les territoires (savoirs académiques, méthodes empiriques, approches disciplinaires, etc.) et comment apprendre des territoires (observer, découvrir, décrire, expérimenter, etc.). Que le territoire soit défini comme un objet théorique de connaissance scientifique que l’on peut enseigner ou comme un corpus de pratiques que l’on peut transmettre, émerge de manière incontournable la question du rapport entre l’universalité apparente du concept de territoire et la diversité des emplois de la notion et des pratiques qui lui sont associées. À la différence du concept d’espace qui a donné naissance à de nombreux modèles théoriques, la notion de territoire met directement en question le rapport des individus, des groupes ou des sociétés à des lieux concrets, impliquant de ce fait un échange entre les acteurs et les territoires concernés.
L’objectif des sessions proposées est de montrer, d’une part, les spécificités des méthodes d’enseignement des sciences territoriales dans les différentes disciplines concernées en examinant notamment leurs variations disciplinaires et internationales. Et d’autre part de montrer comment la recherche en sciences territoriales développe des méthodologies spécifiques de questionnement des lieux et des acteurs en se focalisant sur des périodes de temps banales ou des moments de crise, et en choisissant des terrains ordinaires ou exceptionnels.
« L’homme est un animal sémiologique dont la territorialité est conditionnée par les langages, les systèmes de signe et les codes »
Raffestin C., 1987
Les propositions de communications devront obligatoirement s’inscrire dans l’une des 17 sessions proposées.
Date limite pour le dépôt des propositions : 27 février 2023.
La session F « Éduquer au Monde, apprendre le Monde : construction et réception des savoirs sur l’espace mondial a trois coporteur‧es membres de Géographie-cités : Anne-Cécile OTT, Nolwenn Azilis RIGOLLET & Romain LECONTE.
Le Monde est un objet géographique, une échelle, un espace produit par la mondialisation voire un territoire (Didelon, 2013 ; Reghezza, 2015) : c’est une catégorie d’analyse, notamment pour les géographes, mais c’est aussi une catégorie de pratique pour les individus. Généralement compris comme le plus haut niveau de l’échelle géographique, auquel il faut associer une pensée politique et sociale (Grataloup, 2011), le Monde est un objet de savoir et donc d’apprentissage. Que l’on pense à la prise en compte des enjeux globaux, à l’appréhension de l’Altérité, de l’Ailleurs et du lointain, à la projection de soi à l’international, à l’échelle mondiale et aux pratiques spatiales qui en découlent, le Monde s’apprend.
Il s’agit alors d’interroger le rôle dans cet apprentissage des diverses instances vectrices de représentations du Monde. Si l’école est pourvoyeuse de représentations fortement incorporées par les individus (Clerc, 2002 ; Rigollet, 2022 ; Ott, 2020), la socialisation au Monde se fait aussi en-dehors de l’école, notamment par l’accès grandissant qu’en ont les individus sur Internet ou sur les réseaux sociaux (Cicchelli & Octobre, 2017). Les médias, via les informations internationales par exemple (Grasland et al., 2016), façonnent des images du Monde voire contribuent à créer des « espaces publics de références » (Beauguitte et al., 2016). Des acteurs économiques et politiques (ONU, Banque mondiale, ONG, FTN*, etc.) au cœur des processus de mondialisation produisent eux aussi une multiplicité de représentations du Monde, qui en révèle le caractère situé, géographiquement, historiquement et socialement, mais aussi politiquement. Comment ces représentations institutionnelles interagissent-elles avec des représentations plus vernaculaires du Monde ? Y a-t-il des effets de convergence ou au contraire de concurrence entre les différentes manières de (re)présenter l’espace mondial ? Cette session propose donc d’explorer les manières dont sont construits, transmis et réceptionnés les savoirs sur l’espace mondial et d’analyser comment les individus sont socialisés, de façon différenciée, au Monde.
Date limite pour le dépôt des propositions : 27 février 2023
Informations complémentaires :
https://cist2023.sciencesconf.org/
https://cist.cnrs.fr/events/aac-cist2023-apprendre-des-territoires-enseigner-les-territoires/