Expérimentations de cartographie interactive reproductible d’un parcours migratoire
Les nouveaux environnements de représentation graphique interactive sont tout à fait intéressants et prometteurs pour cartographier des données localisées à différentes échelles. Si les efforts ont – et cela est logique – d’abord porté sur la représentation d’agrégats à des échelles locales ou internationales, moyennant différents systèmes de reprojections, ce que l’on sait encore moins, c’est qu’il est désormais possible de représenter d’une part, des données non agrégées et/ou d’autre part, des données localisées qui mettent en relation des lieux. Autrement dit, des données décrivant des échanges entre un système de lieux ou une trajectoire individuelle issue d’un enchaînement chronologique de lieux.
Dans un billet intitulé « Quelle est la meilleure ligne ? » publié le 8 novembre 2022 dans le carnet néocartographique, Françoise BAHOKEN, chargée de recherches à l’Université Gustave Eiffel, membre associée du laboratoire Géographie-cités et Nicolas LAMBERT, ingénieur de recherche en sciences de l’information géographique au CNRS examinent les modalités d’automatisation de la cartographie d’une trajectoire individuelle, dans l’environnement d’Observable.
La trajectoire mobilisée est réelle, il s’agit du parcours qu’une migrante a effectué entre le Cameroun et la France de 2015 à 2018. Les données mobilisées sont issues d’entretiens réalisés par Camille SCHMOLL, directrice d’études à l’EHESS et membre de Géographie-cités, et qui ont été mis en cartes par Nicolas Lambert, pour représenter la migration de Julienne, sur une carte publiée dans l’ouvrage Les damnées de la mer.
Le récit des trois années de voyage de Julienne vers la France était ponctué de lieux de résidence et de transit, dont il a été possible de reconstruire la trajectoire euclidienne à partir de leurs coordonnées (X,Y). La composante temporelle de la représentation a, quant à elle, été mise en œuvre différemment en fonction du support de la carte : c’est le temps du voyage qui a été représenté sur la version statique de la carte, tandis que c’est plutôt le temps de l’animation qui a été mis en œuvre sur sa version interactive.
Lire Quelle est la meilleure ligne ? Néocartographique, carnet Hypothèses, 2022
Lire aussi :
– Camille Schmoll, 2021, Les damnées de la mer. Femmes et frontières en Méditerranée, Éditions La découverte, Cahiers Libres.
– Nicolas Lambert, 2021, mapping a route (from some gps coordinates), Carnet Observable.
– Françoise Bahoken, 2021, La représentation graphique de narrations de mobilités spatiales, aspects formels, In : Comment cartographier les récits / Mapping Methodologies. Éditions de l’UMR Territoires, 22 p, 2021. ⟨hal-03346211⟩