Alors que la politique de vente de logements sociaux vise à favoriser l’accès à la propriété occupante, elle s’est traduite par la remise en location à des prix de marché d’une partie des logements vendus. Camille Boulai, Sylvie Fol et Matthieu Gimat analysent cet effet paradoxal créant une niche immobilière pour les ménages bailleurs d’anciens logements HLM.
« Même si ce marché constitue une niche encore peu connue et peu répandue, les logements sociaux à vendre semblent pouvoir permettre à des ménages, généralement issus des classes moyennes et supérieures, jeunes et non locataires du secteur HLM, de tirer parti de prix très avantageux pour se constituer un patrimoine locatif, voire d’enclencher un processus d’accumulation patrimoniale et une « carrière » d’investisseur immobilier. De telles trajectoires ne sont bien entendu pas systématiques, mais l’accroissement de la part des ventes de logements sociaux à des ménages qui ne sont pas locataires HLM, couplé à une hausse des ventes encouragée par les pouvoirs publics, pourrait progressivement étendre cette niche. »