À l’occasion de ses 30 ans, le Centre Marc Bloch, en collaboration avec l’Institut Français de Berlin, organise une exposition artistique collective, Les voie.es.x de la carte : Tonkörper Berlin, mettant en relation des travaux cartographiques sur la ville de Berlin avec des créations sonores composées d’interviews, de textes littéraires et de bruits urbains. Cette exposition a lieu du 10 janvier au 22 février 2023 à l’Institut français de Berlin. Anati Méjanès, doctorante à l’EHESS et Géographie-cités, y présente trois cartes et quatre enregistrements audio qui donnent à voir et à entendre le processus de définition progressif du terrain de recherche qu’elle a effectué pendant quatre mois à Berlin au printemps 2022.

L’exposition Les voie.es.x de la carte : Tonkörper Berlin

En se basant sur des projets en sciences humaines et sociales menés par les chercheurs du Centre, cette exposition artistique collective présente des modèles d’une ville qui invitent à la réflexion sur différents projets de société. L’exposition est organisée en partenariat avec l’Institut Français de Berlin et soutenue par la Hamburger Stiftung zur Förderung von Wissenschaft und Kultur, ainsi que le MIMMOC (UR 15072, Poitiers).

Site web de l’exposition

L’installation d’Anati Méjanès

Organisée à l’Institut français de Berlin à l’occasion des 30 ans du Centre Marc Bloch, cette exposition présente au grand public les travaux de chercheuses et de chercheurs du Centre portant sur Berlin. Invitée à y participer, Anati Méjanès a choisi d’y restituer le processus de définition progressif de son terrain au cours de son séjour de recherche au printemps 2022. Son projet est constitué d’une série de trois cartes et de quatre enregistrements audio. Les cartes rendent compte de ses différents parcours exploratoires dans la ville tandis que les enregistrements audio éclairent l’évolution du périmètre de son terrain.

Au cours de sa première année de thèse, Anati a travaillé sur les mutations urbaines, sociales et économiques de quartiers péricentraux à Paris et Berlin. Afin de circonscrire le périmètre de son terrain berlinois, elle a effectué un séjour de recherche financé au Centre Marc Bloch, d’avril à juillet 2022. Ayant déjà identifié les quartiers de Paris formant son terrain de recherche (autour du bassin de La Villette dans le 19e arrondissement, du canal de l’Ourcq à Pantin et du canal Saint-Denis à Aubervilliers), il s’agissait de trouver à Berlin des quartiers susceptibles de se prêter à une comparaison convaincante. À partir d’une analyse de cartes de la ville,  elle en avait repéré quatre en amont de son séjour : Wedding, Siemensstadt, Ober- et Niederschöneweide. Restait à savoir s’ils étaient réellement pertinents.

« Pour déterminer leur pertinence, la première étape consistait à parcourir à pied ces quartiers, les explorer et les documenter, dans une logique à la fois de reconnaissance et de familiarisation. C’est ce que j’ai appelé une démarche exploratoire, titre de mon installation à l’Institut français. La logique de mes parcours était assez simple : travaillant sur des quartiers dont la fonction industrielle et logistique avait été essentielle, je cherchais dans le paysage bâti des traces de ces anciennes activités (usines, entrepôts, cheminées, voies ferrées, ports fluviaux) et des marqueurs du peuplement ouvrier (Mietskaserne, lotissements de type Siedlungen). Je déambulais donc de rue en rue en fonction des bâtiments qui attiraient mon attention et les photographiais afin de les documenter. Au fur et à mesure de mes explorations, le périmètre de mon terrain a évolué, au point que j’ai décidé d’abandonner Siemensstadt et Ober- et Niederschöneweide. Celui-ci s’est peu à peu structuré autour de trois quartiers administratifs limitrophes : Moabit, Wedding et Gesundbrunnen. »
Anati Méjanès, doctorante à Géographie-cités

Voir l’installation d’Anati Méjanès

Anati Méjanès

Anati Méjanès, doctorante à l’EHESS et à Géographie-cités,  prépare une thèse sur : « Mutations socio-spatiales et cohabitations locales. Une approche croisée de Paris et Berlin », sous la direction de Marie-Vic Ozouf-Marignier (EHESS, Géographie-Cités) et Beatriz Fernandez (EHESS, Géographie-Cités).