Se faire une place en ville. Mobilités et stratégies spatiales des minorités sexuelles et de genre à Beyrouth

Jean Makhlouta soutiendra sa thèse de doctorat intitulée Se faire une place en ville. Mobilités et stratégies spatiales des minorités sexuelles et de genre à Beyrouth, menée à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et au sein de l’UMR Géographie-cités, sous la direction de Nadine Cattan et Stéphanie Dadour.

Lundi 17 novembre
14 heures
Auditorium de l’Humathèque
Campus Condorcet
10 cours des Humanités
93300 Aubervilliers

Jury

  • Virginie Baby-Collin, Professeure à l’Université d’Aix-Marseille — Rapporteure
  • Marianne Blidon, Maîtresse de conférences HDR à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne — Examinatrice
  • Nadine Cattan, Directrice de recherche au CNRS — Directrice de la thèse
  • Stéphanie Dadour, Maîtresse de conférences à l’ENSA Paris-Malaquais PSL — Co-directrice de la thèse
  • Mona Harb, Professeure à l’American University of Beirut — Examinatrice
  • Renaud Le Goix, Professeur à l’Université Paris Cité — Président
  • Nadine Roudil, Professeure à l’ENSA Paris-Val de Seine — Rapporteure

Résumé

La thèse interroge les pratiques spatiales à travers lesquelles les minorités sexuelles et de genre parviennent, bien qu’évoluant dans un contexte légal et social contraignant, à se faire une place dans la ville de Beyrouth. L’objectif est de saisir les territorialités quotidiennes de ces populations dans leurs déploiements multiscalaires, allant de l’échelle de la ville, à celle des quartiers, des lieux et des corps, afin de décrypter l’ensemble des mécanismes qui sous-tendent un « droit à la ville » sous conditions.

La méthodologie s’appuie sur une démarche qualitative conduite lors d’une enquête de terrain réalisée à Beyrouth pendant onze mois entre 2021 et 2023. Des entretiens semi-directifs menés auprès de 95 participant·es constituent le socle de cette étude, permettant de recueillir finement leurs pratiques à travers les différents espaces de la ville. Ces données sont complétées par des participations observantes et des cartes mentales pour une compréhension approfondie des pratiques et des rapports émotionnels aux lieux.

En mettant en évidence les mobilités et les stratégies spatiales des minorités sexuelles et de genre au sein d’une métropole moyen-orientale, cette thèse contribue à renouveler la compréhension des modalités d’accès à un espace public normé confronté à des processus d’inclusion et d’exclusion. Elle nuance ainsi certains acquis de la littérature en montrant que l’agentivité de ces populations se déploie au pluriel, dans une réinvention constante des pratiques d’appropriations et d’adaptation spatiales pour résister aux normes auxquelles elles font face.

Beyrouth

Beyrouth, lors d’un coucher de soleil. © Makhlouta, 2022.