Penser la ville avec les femmes, de la Cité des Dames aux promenades du matrimoine
12-14 juin 2023

affiche du colloqueLors de ce colloque international, Alexandra Mallah présentera une communication intitulée « Ce que les collages contre les féminicides font à la ville » lors de la séance « S’inscrire dans les villes »

Mardi 13 juin
à 10h45
Université Gustave Eiffel
Auditorium de la bibliothèque Georges Perec
Rue des Frères Lumière
77420 Champs-sur-Marne

Résumé

Le 6 décembre 2022, dans l’impasse Chausson, des colleur·ses érigent un mémorial commémorant la tuerie du 6 décembre 1989 : « En mémoire des 14 victimes de féminicides du 06/12/1989. On ne vous oublie pas ». Les quatorze prénoms des victimes accompagnent la phrase. Sous la plaque de rue de l’impasse, une feuille imitant l’esthétique des plaques officielles indique « Rue une Femme, 71 ans, tuée par son… » le reste de la feuille est arraché.
Sur le mur d’en face, une plaque commémorative officielle rend hommage aux hommes juifs de la rafle du billet vert. Sur cette portion de territoire où cohabitent ces marques mémorielles : les deux marqueurs officiels font référence à des hommes, tandis que les collages militants visibilisent la mémoire de femmes.

Ce cas questionne les rôles et les effets des collages qui se développent dans Paris depuis 2019. En quoi l’inscription des noms des victimes de féminicides sur les murs de la ville engage-t-elle un processus de mémorialisation constitutif d’un matrimoine urbain, tout en permettant aux activistes de s’approprier la ville en y apposant leur marque ?

Cette intervention interroge le double objectif que portent les collages. On analysera d’abord les stratégies d’appropriation de l’espace urbain de publics qui en ont longtemps été exclus. En quoi la publicisation de messages féministes transforme-t-elle le visage de la ville en revendiquant la légitimité des activistes à l’occuper ? On se concentrera ensuite sur la compréhension des dynamiques mémorielles qui sous-tendent les collages. En quoi cette activité engage-t-elle une « mise en récit publique d’un passé convoqué dans le présent et pour l’avenir » ?

Alexandra Mallah Cuquerella, doctorante à l’EHESS et à Géographie-cités fait actuellement une thèse sur le thème : « Ce que le matrimoine fait au patrimoine : la reconnaissance de nouveaux usages », sous la direction de Nicolas Verdier.

Télécharger le programme du colloque Cité des dames. Créatrices dans la cité – Penser la ville avec les femmes, de la Cité des Dames aux promenades du matrimoine

Lien vers le formulaire pour l’inscription, gratuite mais obligatoire.